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Séquence d’apprentissage N°1

Préparation d’un patient pour une coronarographie

  1. L’ACCUEIL DU PATIENT

La qualité de l’accueil du patient dans le service des explorations cardiologiques invasives est une étape clef dans la prise en charge d’un patient bénéficiant d’une coronarographie.

En effet, le paramédical est le premier contact du patient dans un environnement très technique et quelque peu déroutant pour ne pas dire angoissant. A nous paramédicaux du service de coronarographie d’informer et de rassurer le patient, de répondre à ses ultimes questions.

Comme nous le savons tous, une bonne préparation psychologique avant l’examen permet souvent d’éviter certaines complications. 

Par un interrogatoire, il vérifie :

  • l’identité du patient
  • le jeûne du patient depuis au moins 6h
  • la prise des médicaments
  • l’absence des prothèses dentaires 
  • la connaissance d’un épisode allergique au décours d’un examen avec injection de produit de contraste iodé (PCI)
  • l’information donnée au patient de l’examen et de son déroulement, des risques et conséquences 

De visu, il s’assure :

  • d’une voie d’abord veineuse de qualité qui permettra les éventuelles injections au décours de l’examen ainsi que de pouvoir procéder à  un  remplissage rapide et efficace en cas d’un simple réflexe vagal ou d’une complication plus sérieuse 
  • de la préparation du champ opératoire (tonte des scarpas pour la voie fémorale, tonte de l’avant-bras pour la radiale)

2. LE DOSSIER PATIENT

Il doit être complet et répondre aux exigences d’un examen vasculaire tel qu’une coronarographie.

  • un bilan biologique comprenant
    • un taux de créatinine
    • la carte de groupe sanguin
    • une Numération Formule Sanguine
      • globules blancs
      • globules rouges
      • plaquettes
      • taux d’hémoglobine
    • une glycémie à jeun
    • un ionogramme (potassium, sodium…)
  • cardiaques (taux de troponine, de Créatine PhosphoKinase)
  • le taux de thyréostimuline (TSH)
  • la coagulation 
    • les taux de prothrombine et d’INR chez les patients sous AVK
    • un TCA (Temps de Céphaline Activée) si le patient a été anti-coagulé (HNF)
  • l’anamnèse du patient et l’indication de la coronarographie
  • les antécédents cardiaques et/ou vasculaires du patient 
  •  angioplastie coronaire (quelle artère traitée? Quel type de stent implanté?)
  •  chirurgie aorto-coronarienne (et dans ce cas, bonne connaissance du nombre et du type de pontage – s’assurer du compte-rendu chirurgical notamment en cas de doute ou d’imprécision concernant le type ou le nombre de pontage réalisés)
  • chirurgie valvulaire
  •  infarctus du myocarde
  • chirurgie de l’aorte ou des axes ilio-fémoraux (en cas de pontage, s’assurer de son type et de sa nature – contre-indication à une voie d’abord fémorale?)
  • son traitement habituel
  • son traitement instauré en vue de l’examen
    • administration d’une prémédication
    • traitement anti-allergique (en fonction de la prescription médicale et/ou du protocole existant)
    • traitement anti-agrégants plaquettaires
    • administration d’anti GPIIbIIIa
  • pour les diabétiques insulino-dépendants
    • l’insulino-thérapie ne doit pas être arrêtée
    • compte tenu de la nécessité pour le patient d’être à jeun, une perfusion de glucosé est recomandée jusqu’à la reprise de l’alimentation, avec un jeûne qui ne doit pas dépasser 6 heures
  • un ECG réalisé avant que le patient ne quitte le service dans lequel il est hospitalisé pour venir en salle d’explorations cardio-vasculaires
  • les examens complémentaires cardiaques réalisés et leurs résultas
    • scintigraphie myocardique, épreuve d’effort, échographie cardiaque…
  • les tests d’Allen et au saturomètre (comme illustré sur la vidéo qui suit) réalisés et leur score (positivité ou négativité) en cas d’abord de l’artère radiale
  • le diagramme des pouls des membres inférieurs et supérieurs 
  • le consentement éclairé du patient, daté et signé

Toutes ces données seront répertoriées dans une base de données informatique, base de données obligatoire à l’heure actuelle dans toute salle de cathéterisme interventionnel

3. L’INSTALLATION DU PATIENT

L’installation du patient est une étape importante qui permettra le bon déroulement de l’examen, aussi bien pour le patient que pour l’opérateur. Il faut que l’opérateur travaille dans de bonnes conditions (ponction artérielle, accès au pupitre de commande de la table pour la réalisation des incidences…). Le patient est installé sur la table d’examen de telle façon qu’il soit le plus “confortable” possible, allongé sur un matelas à mémoire de forme, des repose-bras soulageant les membres supérieurs qui restent le long du corps durant tout l’examen ;  bien évidemment il restera au chaud et couvert jusqu’au dernier moment précédent le badigeonnage et le champage.

La surveillance du patient durant l’examen se fera par le biais de la baie d’hémodynamique qui affichera en salle :

  •  un monitoring ECG avec l’enregistrement d’au moins deux dérivations
  • une saturomètrie pulsée (SpO2) à l’aide d’un oxymètre de pouls placé au bout d’un doigt 
  • une tension artérielle automatique à l’aide d’un brassard, prise toutes les cinq minutes

Cette baie doit être préparée à l’avance, avant l’examen coronarographique,  et va assurer une prise des pressions artérielles

  • soit aortique (raccordement de la tête de pression avec le désilet artériel)
  • soit en bout de cathéter (diagnostic de spasme ou de sténose coronaire)
  • soit en intra-cavitaire (pression dans le ventricule gauche)

Il est primordial pour l’exactitude des valeurs enregistrées que le “zéro” ait été effectué pour calibrer la tête de pression.